Nice et ses structures en béton

Nice fait partie des destinations les plus prisées de la Côte d’ Azur, au même titre qu’Antibes, Cannes ou Toulon. La ville est célèbre entre autres pour sa Promenade des Anglais, son climat méditerranéen ou tout simplement sa localisation en bord de mer… Mais les visiteurs tombent aussi sous le charme de véritables bijoux que sont certaines des structures en béton, dont notamment des hôtels, des immeubles d’habitation, des centres d’art. Diane Lisarelli, journaliste au Monde, a recensé ces édifices au charme singulier, invitant le public, dans un article du 16 juillet 2019, à découvrir ces joyaux de la région Paca.

Le Palais de la Méditerranée

« Les détracteurs de la Côte d’Azur lui reprochent souvent d’être aussi ensoleillée que bétonnée, écrit la journaliste. Certes, à Nice, cela fait deux siècles que les promoteurs s’en donnent à cœur joie. Mais le paysage urbain impulsé par le tourisme ne s’est pas dessiné sans génie ni inventivité. » Le Palais de la Méditerranée ne laisse en tout cas pas indifférent, sur la Promenade des Anglais. Le bâtiment fut à une époque considéré comme le plus casino au monde – de riches hivernants s’y retrouvaient régulièrement pour assister à des spectacles, des expositions, des bals ou des banquets.

Quand on séjourne en camping du Sud de la France en bord de mer, qu’on fasse ou non partie des détracteurs du Palais, on n’est jamais indifférent face au style Art déco, aérien et monumental en même temps, du bâtiment. On se laisse subjuguer par « sa silhouette légère au béton armé, qui permet de réaliser d’extraordinaires élévations et portées ».

L’immeuble est racheté dans les années 1980 par des investisseurs ayant pour projet de tout raser. Le seul vestige qui reste du « Palais des plaisirs » d’une autre époque, c’est la façade sculptée, inspirée des temples grecs, classée in extremis.

En 2004, un complexe ouvre ses portes, comprenant un casino, une salle de spectacle et un hôtel cinq-étoiles.« Le Hyatt Regency offre l’occasion de passer de l’autre côté de ce mythique frontispice pour rêver au siècle englouti dans une des chambres donnant sur la Méditerranée » ; on peut aussi se détendre au bar ou sur la terrasse, et profiter de la vue imprenable sur la mer.

Le Plongeoir

Cette structure en béton, quoique monumentale, fascine par sa discrétion. Aujourd’hui à l’abandon, cette infrastructure a longtemps été le plongeoir de prédilection de plusieurs baigneurs, qui n’en ont cure de l’interdiction, sautant depuis l’un des trois niveaux de la structure. L’ouvrage, datant de 1941, est une des réalisations de l’architecte René Livieri. Il accueille aujourd’hui un restaurant où l’on peut déjeuner entre ciel et mer. Pour 35 euros, on déguste « une réjouissante cuisine du marché d’inspiration méditerranéenne ».

La Villa Arson

« Autour d’une magnifique bâtisse du 19ème siècle de style génois s’élève un ensemble architectural unique imaginé par Michel Marot au début des années 1960 », décrit Diane Lisarelli. La journaliste indique également que la Ville Arson est « à la fois école et centre d’art, résidence d’artiste, bibliothèque spécialisée et librairie ». Le style architectural de l’édifice lui confère un charme singulier. Le lieu est connu notamment pour son labyrinthe de béton, comprenant amphithéâtre en plein air, terrasses et jardins méditerranéens suspendus. Mais les visiteurs y viennent surtout pour assister à de passionnantes expositions. Ils profitent également de leur passage pour admirer la vue panoramique sur la ville et l’emblématique baie des Anges.

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc

Reconnaissable à son blanc pur, l’édifice religieux se trouve à quelques encablures du marché de la Libération, un des sites incontournables à Nice. L’église, inaugurée en 1933, présente d’« impressionnants volumes ovoïdes et futuristes à la technique du voile de béton armé », qui était alors à ses débuts. Le projet initial était d’édifier une église dont la structure serait recouverte de cuivre. L’édifice restera finalement en béton, faute de moyens. Au bout d’un certain temps, on prend alors la décision de le peindre tout de blanc, ce qui lui vaudra le surnom de « la Meringue ».

Gloria Mansions

Ce bâtiment des années 1930 fait partie de ce qui se fait de mieux dans l’univers Art déco.L’édification de cet édifice « s’inscrit dans le mouvement de l’architecture spectacle, qui expérimentait de nouvelles techniques, [dont] le béton coloré », explique Diane Lisarelli. Le « béton coloré » est un matériau assez particulier ; il s’agit en fait de ciment teinté par des pigments naturels, parfois incrusté de nacre. Ce matériau est utilisé pour la construction de quatre mille bâtiments à Nice. Les visiteurs ont surtout la chance de l’admirer sur l’impressionnante façade de Gloria Mansions, ainsi que sur la cage d’escalier, finement décorée. Rappelons enfin que le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques.